Les étudiants de l’IFP au séminaire en Études Globales

Ce séminaire thématique réunira chercheurs et étudiants afin d’analyser les tensions entre le tourisme de masse et le droit à la ville des habitants. Il s’inscrit dans un partenariat entre la Chaire UNESCO en Global Studies et par l’équipe enseignante de l’IFP.
Encadrés par les enseignants Jaércio da Silva et Valérie Devillard, les étudiants présenteront leurs travaux selon cinq axes thématiques :
1. Réseaux sociaux et image touristique : Comment des plateformes comme Instagram influencent-elles l’attrait de certains lieux et reconfigurent-elles la vie locale ? Cet axe analyse le rôle de l’image numérique dans la concentration des foules sur des sites précis et ses conséquences pour les habitants (exemple : sites rendus célèbres sur les réseaux et pris d’assaut par les visiteurs).
2. Mobilisations citoyennes face au surtourisme : Quelles formes prend la contestation des riverains contre le tourisme de masse ? Les étudiants se sont penchés sur les mobilisations anti-touristes, notamment via les pétitions en ligne et autres initiatives citoyennes, pour défendre le droit au logement et la préservation des quartiers. Ils observent que dans des villes dynamiques comme Barcelone, Amsterdam ou Venise, la société civile s’organise pour réclamer des règles plus strictes (limitation des locations type Airbnb, manifestations « Tourists go home », etc.).
3. Tourisme de la souffrance : Ce volet s’intéresse à un aspect méconnu et controversé du voyage : le tourisme axé sur la misère, le danger ou la mémoire tragique. Les étudiants étudient des cas de dark tourism (parfois appelé tourisme de la souffrance) tels que les visites de bidonvilles, le tourisme de guerre ou la chasse aux trophées. À travers un focus sur l’Afrique du Sud, ils analysent les dynamiques de ces pratiques extrêmes et questionnent leurs implications éthiques pour les populations locales.
4. Interactions entre acteurs publics et privés : La gestion du surtourisme nécessite la collaboration des collectivités, de l’État et des entreprises du secteur. Cet axe examine comment les acteurs publics et privés co-construisent des solutions, en mettant notamment l’accent sur les consultations citoyennes comme outils de médiation. Par exemple, une consultation nationale « Comment agir pour un tourisme plus responsable ? » lancée en France en 2021 a permis de recueillir des milliers de propositions de citoyens, illustrant l’importance d’intégrer la population aux décisions de politique touristique.
5. Politiques européennes du tourisme : Enfin, les étudiants ont étudié l’échelon européen : quelles politiques l’Union européenne et les États membres mettent-ils en place pour juguler le surtourisme et protéger le patrimoine ? Cet axe aborde tant la réglementation (ou son absence) à l’échelle de l’UE que les initiatives locales soutenues par des fonds européens. Sont analysés des exemples de mesures visant à réguler l’accès à certains sites naturels fragiles, à équilibrer la fréquentation des destinations et à promouvoir un tourisme soutenable sur le continent.
Ce séminaire illustre l’engagement de l’IFP en faveur d’une pédagogie par la recherche. Il offre aux étudiants l’opportunité de confronter leurs analyses à des cas concrets, à des acteurs locaux et à des débats d’actualité.