2020 : une odyssée audiovisuelle
Cette étude à visée prospective sur l'évolution de la consommation de programmes audiovisuels en France répond aux objectifs du Master 2 en les initiant à la technique du « workshop ».
La première phase est celle de l'état des lieux.
Les éléments suivants d'abord présentés : l'offre « hors France » de fiction et les paysages audiovisuels de quelques pays phares, les plateformes numériques licites et illicites d'accès aux contenus ainsi que leur modèle d'affaires, les tendances de l'évolution des usages audiovisuels en France. Cette première phase s'achève sur la présentation des résultats d'une étude d'usages exploratoire et ad hoc, réalisée par carnets de bord, sur les consommations audiovisuelles multi-plateformes et multi-écrans des foyers adultes et seniors (35 personnes âgées de 36 à 80 ans). Celle-ci met en lumière les signaux faibles de l'évolution des pratiques en relevant par exemple la diffusion de la SVOD, la diversification des terminaux et des moyens d'accès aux contenus, mais aussi l'érosion de l'hégémonie du couple téléviseur-télévision comme modalité d'entrée en contact avec les contenus.
La seconde phase est celle de la prospective.
En nous appuyant sur le paradigme diffusionniste, nous présentons trois familles en 2020 : les Early Adopters, la Early Majority et la Late Majority. Sur la base de leurs pratiques audiovisuelles et des offres fictives auxquelles elles souscrivent, nous imaginons des scenarii d'usages. Ces derniers se construisent autour de trois axes constitutifs de l'expérience audiovisuelle, selon que la priorité soit donnée au contenu, à la maîtrise du visionnage ou au partage. Ces scenarii nous permettent ensuite d'appréhender trois grands modèles potentiels du développement de l'audiovisuel : celui de l'approvisionnement, celui de la curation et celui de l'expérience collective. Enfin, nous terminons en proposant les chaînes de valeur afférentes à chacun des modèles en suggérant les tensions économiques, technologiques, réglementaires et d'usages qu'elles pourraient soulever.
L'originalité et l'intérêt de cette analyse résident dans la place cardinale qu'y occupent les usages. Ce choix nous permet en effet de suggérer des types d'offres à développer, de mettre en exergue des pratiques potentiellement disruptives comme le « mix push-pull » ou encore le modèle de la Play list audiovisuelle, mais aussi de rappeler les atouts de la télévision : la force de l'inertie, la réduction du travail de sélection et la tentation du « flux », que l'on retrouve largement dans les usages des réseaux socionumériques.
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